Pano Pigadi de la Chora de Kythnos (Témoignage : Mme Vlastari Irini)

Pano Pigadi de la Chora de Kythnos (Témoignage : Mme Vlastari Irini)
3D MODEL
VR TOUR
MATÉRIEL AUDIO
Share
PARTAGER

/ 5.

ÉVALUER

À la Chora (chef-lieu) de Kythnos, dans la partie sud de l’agglomération, parallèlement au cours d’eau, se trouvent quatre grands pigadia publics. Le pigadi est un puits et tire son nom du mot pigi qui signifie source). Le Pano Pigadi ou Pano Piadi comme on l’appelle dans le dialecte de Kythnos, le Cheiropigado, le Messiano et la Fountana. Le puits est une ouverture dans le sol qui permet d’avoir accès à l’eau. D’ordinaire, l’intérieur de l’ouverture est revêtu de pierre, pour donner de la stabilité à l’orifice. Les puits peu profonds donnent de l’eau potable sans qu’il soit nécessaire de puiser l’eau à l’aide de moyens mécaniques.

Vous vous trouvez à Pano Pigadi, à Panochori (ce qui signifie la partie haute de la Chora), à côté de Panagia tou Nikous et en face de l’ancienne usine désaffectée de production d’électricité. Ce puits était la principale source d’eau des habitants de Panochori, jusqu’en 1962, année à laquelle l’on commença à construire les fontaines municipales à eau courante. Jusqu’alors, les femmes de Thermi transportaient sur les épaules, en se servant de jarres, l’eau nécessaire à la cuisine et aux tâches ménagères. L’eau était souvent puisée à la main, à l’aide d’un seau attaché à une corde. Le seau descendait dans le puits et en remontait sans l’aide de dispositif spécial. À côté du puits se trouvait la gourna, un bassin taillé dans une grande pierre de marbre, disposée à hauteur pour permettre aux animaux domestiques de boire de l’eau.

Pano Pigadi était le lieu de rencontre des femmes, surtout, mais aussi des hommes qui y amenaient les animaux (ânes, bœufs, moutons et chèvres). C’était donc un lieu important pour la vie sociale. Ici, ont grandi des amours, on a arrangé des mariages, des hommes se sont disputés, ont conclu des accords de mariage, se sont rencontrés pour la première fois. Parfois, l’on y célébra même des fêtes. Dans les années 1960, le jour de l’Épiphanie (où les Grecs célèbrent le baptême de Jésus), l’on bénissait les eaux du puits. Le curé, accompagné de ses ouailles, jetait la croix dans le puits et laissait s’envoler les colombes qu’il avait placées dans un petit panier.

Les puits, tout comme les fontaines, sont des œuvres uniques de l’architecture populaire. Leur construction relevait des prérogatives de la communauté et de l’église, ce qui en montre l’importance. On les trouve sur des places et des passages fréquentés, en raison de leur caractère commun, mais aussi à côté d’églises, bénissant l’eau comme principale source de vie. En réalité, ils étaient un élément central de l’organisation de l’espace bâti et remplissaient d’importantes fonctions sociales mais revêtaient également un aspect fortement symbolique, ce qui fait de ces humbles infrastructures d’alimentation en eau un symbole de l’identité de chaque site.

Photos de point

Connexion de l'utilisateur

Retour en haut

Pano Pigadi de la Chora de Kythnos